Pourquoi tant de stress ?

15 février 2016

 

Le scénario catastrophe que commence à échafauder un certain nombre d’investisseurs repose sur l’enchevêtrement de craintes pour la plupart encore à l’état d’hypothèses :

 

  • La Chine ne contrôlerait pas son ralentissement, qui serait plus important que ne le disent les autorités.
  • Les Etats-Unis, après un cycle de croissance économique de 7 ans, entreraient dans une phase de récession.
  • Les prix du pétrole, trop bas, pourraient mettre en difficulté beaucoup d’acteurs et notamment les pays producteurs.
  • Les banques, mises en danger par leur exposition indirecte au pétrole, pourraient connaître de graves difficultés.

Comme disait Paul Samuelson, prix Nobel d’Economie en 1970, « La bourse a anticipé 9 des 5 dernières récessions ». Les marchés tentent d’anticiper les évolutions économiques mais peuvent se tromper.

Aujourd’hui, concrètement, que constatons-nous ?

 

  • Le ralentissement de la Chine est naturel. Nous ne croyons pas à une chute brutale de la croissance dans un pays dont plus de 50 % du PIB est maintenant généré par la consommation et les services.
    Les craintes liées à l’affaiblissement du Yuan se justifient davantage. Rappelons néanmoins que le Yuan se déprécie à cause des sorties de capitaux et non via une dévaluation active par le gouvernement qui, au contraire, soutient sa monnaie grâce à ses réserves de change.
  • Les prix du pétrole sont effectivement trop bas pour un certain nombre de producteurs (entreprises et pays) et détruisent de la valeur. Ils font craindre une augmentation des défauts de paiement. En revanche, ils soutiennent la zone euro où la consommation est plutôt dynamique, et dans une moindre mesure les Etats-Unis, même si les prix à la pompe ont été divisés par deux. De plus, l’effet déflationniste de la décroissance des prix devrait s’estomper, les bases de comparables étant maintenant plus basses.
    Il est faux de dire que la diminution des prix du pétrole illustre la faiblesse de l’économie mondiale : la chute des prix n’est pas la conséquence d’une baisse de la demande mais d’une offre trop abondante (pétroles de schiste et retour de l’Iran).
  • Les banques commerciales qui ont publié leurs résultats ont détaillé leur exposition aux acteurs dans le pétrole, tordant le cou aux hypothèses apocalyptiques liées aux pertes potentielles. Leur exposition n’est pas un risque, surtout dans un contexte où leurs fonds propres ont été considérablement accrus depuis la dernière crise (plus de 100 milliards d’euros pour les banques européennes).
  • Enfin les Etats-Unis vont-ils entrer en récession ? Là encore, même si le pays a enchaîné sept années de croissance, soit un cycle, nous ne le croyons pas. Il serait normal que la dynamique ralentisse mais le dernier cycle de croissance, plus faible que par le passé, ne plaide pas pour un retournement violent. En effet, les catalyseurs classiques de retournement de cycle (inflation des coûts et des salaires qui pèsent sur la compétitivité) ne sont pas en place. Les deux principaux éléments de ralentissement sont la chute des investissements pétroliers et la force du dollar. Le consensus sur la solidité de la devise commence à se craqueler.

En conclusion, nous sommes dans une économie mondiale dont la croissance molle est pour une fois tirée par les pays occidentaux. Il existe certes des éléments de risque mais nous estimons qu’ils sont largement exagérés par les marchés financiers ces derniers jours.
Le principal risque aujourd’hui est que les craintes qui plombent les marchés soient le déclencheur d’une crise auto-réalisée plus profonde. Les marchés, actions (12,5x les bénéfices) et obligations, sont revenus à des niveaux de valorisations où les opportunités se multiplient et qui à notre sens justifient a minima une stabilisation du marché.
Au-delà des excès du court terme, les marchés reviennent toujours aux fondamentaux. Dans ces moments, prenons exemple sur Warren Buffet qui déclarait « Voyez les fluctuations du marché comme votre alliée plutôt que votre ennemie ; tirez profit de la folie plutôt que d’y prendre part ».

 

 

Les équipes de gestion de Meeschaert Asset Management*

*Meeschaert Asset Management est la société de gestion du groupe Meeschaert.

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