Avec l’accumulation des sanctions prononcées contre l’appareil économique et financier russe, l’économie du pays semble vouée à un grand bond en arrière, ce qui rend la position du chef de l’État pour le moins inconfortable. L’issue du conflit doit donc être rapide, ce qui était sans doute anticipé par M. Poutine mais qui ne semble plus si évident. Même si une issue négociée parait la voie la plus raisonnable pour tous les acteurs, la grande difficulté des négociations qui s’ouvrent est que le chef de l’État russe voudra en sortir la tête haute… ce qui passera vraisemblablement par un changement de gouvernement en Ukraine.
Avant le début du conflit, les économistes tablaient sur une croissance dynamique du PIB mondial autour de 4%, même si des questions émergeaient autour du risque d’une inflation plus forte et plus durable que prévu. Elle est actuellement supérieure à 7% aux États-Unis et remontée au-dessus de 4% en Europe. Ceci a drastiquement modifié la position des Banques Centrales. Les hausses de taux sont le principal outil pour juguler l’inflation, mais des taux plus élevés rendent les investissements et la consommation plus chère. Elles ralentissent par conséquent la croissance et les éventuels déséquilibres entre offre et demande.
Le conflit, outre les blocages géopolitiques qu’il génère (pour longtemps sans doute), a provoqué une nette hausse des prix de l’énergie. Le pétrole est ainsi passé de 90 dollars avant montée des tensions, niveau déjà élevé à cause de la trop forte demande, à plus de 100 dollars. Si les prix ne baissent pas, cela ajoutera mécaniquement 0,5% à 1% d’inflation aux prévisions actuelles, et remettra en cause le scénario de 4% de croissance mondiale en 2022. La proportion de révision à la baisse dépendra clairement de la longueur et de l’issue du conflit.
A court terme, les marchés financiers devront donc jongler entre des économies toujours très solides (les résultats des entreprises publiés ces dernières semaines attestent de leur bonne santé), un risque grandissant que les prévisions soient révisées à la baisse (avec cependant des indices européens revenus à des niveaux de valorisation très raisonnables – PE 2022 à 12x), des Banques Centrales en difficulté devant arbitrer entre une inflation élevée (hausse des taux ?) et un risque de chute de la croissance (pas de hausse de taux ?), et un scénario plus noir qui verrait la situation dégénérer. La volatilité demeurera très élevée.
A court terme, les marchés financiers resteront très sensibles à l’instabilité géopolitique actuelle. La volatilité restera élevée et il n’est pas encore temps de réinvestir massivement nous semble-t-il, même si une issue favorable à court terme pourrait générer un rebond sensible des valorisations. Hors scénario noir, nous pensons que les prochains mouvements de baisse, s’ils se produisent, seront des opportunités d’augmenter le risque des portefeuilles, notamment via l’achat d’obligations qui retrouvent des niveaux de rendements plus vus depuis des années.
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