Confiante, Wall Street se cherche un nouveau moteur

1er juin 2017

Paru sur Boursorama.com

 

Après avoir progressé sans raison évidente, si ce n’est le passage au second plan de la politique, Wall Street aborde avec confiance une semaine raccourcie et chargée en indicateurs économiques au cours de laquelle elle espère trouver un nouveau moteur.

 

Depuis le précédent week-end, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 1,32% à 21.080,28 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,08% à 6.210,19 points. L’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,43% à 2.415,82 points.

« Tout bien considéré, c’est une semaine impressionnante », s’est étonné Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

Wall Street a en effet enchainé les séances de hausse et le Nasdaq comme le S&P 500 ont terminé la semaine sur des records.

Surtout, elle a su résister à quelques inquiétudes sur la croissance chinoise, matérialisées par un abaissement de sa note par l’agence Moody’s, et au compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed).

Dans ses minutes, la Fed indique qu’un relèvement des taux est pour « bientôt » et qu’elle a l’intention de commencer à réduire « cette année » son portefeuille d’actifs accumulés pendant sa politique exceptionnelle de soutien à l’économie.

Ces signes d’un resserrement monétaire auraient pu effrayer un marché des actions abreuvé depuis des années à la politique accommodante de la Réserve fédérale mais les investisseurs ont été rassurés par son approche progressive.

Le marché anticipe largement une hausse des taux dès la réunion du Comité monétaire de la Fed (FOMC) les 13 et 14 juin prochains, qui serait la deuxième cette année.

 

– Calme politique relatif –

 

« Je pense que le marché a bénéficié d’une certaine manière cette semaine du fait que M. Trump ait été à l’étranger, ne tweetant pas et ne réagissant pas à chaque petite nouvelle qui tombe », a ajouté Karl Haeling de LBBW.

La semaine précédente, la Bourse avait été un peu secouée par les soupçons d’entrave à une enquête du FBI pesant sur le président américain, également accusé de s’être montré trop bavard avec les Russes. Vu de Wall Street, ces polémiques ont été mises en sourdine cette semaine par la tournée du président américain au Moyen-Orient et en Europe.

« Le Congrès sera en vacances la semaine prochaine », a signalé M. Haeling, estimant que cela pourrait prolonger ce calme relatif puisqu’il ne devrait pas y avoir d’audition sur le sujet.

Peter Cardillo de First Standard Financial nuançait toutefois: « Avec le retour de M. Trump à Washington… cela pourrait redevenir un facteur ».

Dans ce contexte, les analystes revenaient à leurs « vieilles histoires », selon les termes employés par M. Haeling, pour justifier la hausse de la semaine, citant notamment la sous-représentation des actions dans le portefeuille des investisseurs ou encore les résultats des entreprises qui ont été bons au premier trimestre.

« Une fois de plus c’est le consommateur qui sauve la mise », a pour sa part mis en avant Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

D’une part, certains groupes de la distribution comme le revendeur de matériel informatique Best Buy ou le grossiste Costco ont enregistré de bonnes performances mais c’est aussi grâce à la consommation des ménages que la croissance a été revue à la hausse pour le premier trimestre passant de 0,07%, en rythme annualisé et corrigé des variations saisonnières, à 1,2%.

Les investisseurs chercheront confirmation de la bonne santé de l’économie américaine dans les chiffres de l’emploi privé mercredi avant les chiffres officiels et plus complets vendredi.

Au-delà de l’emploi, auquel la Fed est toujours très attentive, les publications de statistiques que ce soit sur la consommation, l’activité dans l’industrie ou encore dans le secteur immobilier ne manqueront pas.

La semaine prochaine sera amputée de la séance de lundi, jour férié aux Etats-unis pour « Mémorial Day » en souvenir des soldats morts au service des forces armées américaines.