Rassurée sur la Fed, Wall Street reste au-dessus de la mêlée

1er avril 2016

 

Confrontée à une situation avantageuse entre chiffres favorables aux Etats-Unis, notamment sur l’emploi, et la prudence renouvelée de la Réserve fédérale (Fed) sur ses futures actions, Wall Street va rester attentive la semaine prochaine aux évolutions du dollar et du marché pétrolier.

 

Lors des cinq dernières séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 1,58 % à 17.792,75 points, entamant le second trimestre au plus haut de l’année, et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,95 % à 4.914,54 points.

Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,81 % à 2.072,78 points.

 

La résistance de Wall Street la distingue des autres grandes places mondiales, qui ont signé des baisses hebdomadaires en Europe et, surtout, à Tokyo.

Pour les marchés américains, « le principal élément de la semaine, c’étaient des propos de Janet Yellen », présidente de la Réserve fédérale, « qui ont permis aux investisseurs optimistes d’accroître encore leur emprise sur la Bourse », a mis en avant Michael James, de Wedbush Securities.

 

Alors que des responsables de la banque centrale américaine avaient multiplié la semaine précédente les propos favorables à une normalisation monétaire rapide, Mme Yellen a recadré les choses en prévenant que la Fed ne relèverait ses taux qu’à un rythme très progressif, maintenant ainsi la perspective d’une politique prolongée de soutien à l’économie.

 

« Les marchés ont bu les propos de Janet Yellen comme un doux nectar ! », a ironisé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. « Ils ne pouvaient pas espérer plus. La Fed annonce une grande patience… Et en même temps on a de bonnes statistiques économiques. »

 

Très attendus comme chaque mois, les chiffres sur le marché américain du travail se sont avérés très corrects, avec des créations d’emplois soutenues en mars, tandis que les investisseurs ont aussi pris connaissance d’une hausse de l’activité industrielle le même mois, en retenant surtout de ce chiffre un bond des nouvelles commandes.

 

 

– Les résultats s’approchent –

 

 

Signe de la bonne humeur générale, la Bourse de New York, qui avait largement suivi les cours du pétrole depuis le début de l’année, s’est cette fois découplée d’une nette baisse hebdomadaire du marché de l’or noir, confronté à des doutes persistants sur la possibilité d’un accord de stabilisation de l’offre entre grands producteurs.

 

« Aujourd’hui, la Bourse résiste à la forte baisse des prix de l’énergie, mais si elle se poursuit, on va retomber dans la corrélation », a tout de même prévu M. Volokhine.

 

« Une autre chose qui est extrêmement importante, c’est le dollar », a-t-il poursuivi. « Si les marchés américains se tiennent bien et enregistrent des performances nettement meilleures qu’en l’Europe, c’est grâce à l’affaiblissement du dollar », de bon augure pour les multinationales et les exportateurs basés aux Etats-Unis.

 

Les indices devraient d’autant plus être influencés par ces deux éléments que les statistiques américaines seront clairsemées, avec tout de même mardi un chiffre sur l’activité dans les services en mars. Les multiples déclarations de responsables de la Fed rendent également moins intéressante la publication mercredi du compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, tandis que la prudence commence à régner à l’approche de la saison des résultats d’entreprises du premier trimestre.

 

Les investisseurs s’apprêtent à prendre connaissance de résultats peu engageants puisque, selon la moyenne des attentes des analystes sur les groupes du S&P 500, les bénéfices devraient avoir baissé de 8% par rapport à la même époque de l’an dernier.

 

« C’est plutôt aux groupes aux marges très étroites qu’il faut faire particulièrement attention » ont nuancé dans une note les experts de Deutsche Bank. « Si les cours des matières premières se mettent à rebondir ou si les employés ont la capacité de négocier des augmentations de salaires vu le bas niveau du chômage, ces groupes vont vraiment commencer à souffrir. »

 

En attendant ces résultats, il semble plutôt de mise chez les observateurs de se réjouir prudemment des bons chiffres américains que de s’inquiéter déjà de leurs conséquences indirectes.

 

« L’économie américaine reste meilleure que la plupart de ses homologues mondiales », a conclu M. James. « Vu le peu de façons enthousiasmantes de placer son argent en ce moment, Wall Street reste l’un des meilleurs endroits où investir en Bourse. »

 

Source : Boursorama