La divergence des marchés « high yield » – Par Benoît Vesco

7 janvier 2016

L’évolution des marchés « high yield » aux Etats-Unis et en Europe est en train de se différencier. La situation est plus saine en zone euro.

 

Le marché « high yield » euro, encore jeune, s’est construit à l’ombre de son aîné américain. Si la corrélation a été très forte tout au long de ces années, l’évolution de ces deux marchés est en train de se différencier.

 

Une première explication réside dans la divergence des politiques des banques centrales. Les perspectives de hausse de taux aux Etats-Unis permettent d’entrevoir la possibilité d’y placer à des rendements satisfaisants sur des titres Etat ou « investment grade ». Les sorties de capitaux du « high yield » devraient donc s’y poursuivre. En zone euro, la politique de « quantitative easing » reste de mise et avec elle la recherche de rendement.

 

Les investissements devraient donc se poursuivre sur le « high yield » euro. A l’instar des politiques des banques centrales, les cycles économiques divergent des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, l’économie en est à sa 6e année de croissance.

 

Les entreprises nord-américaines sont tentées d’utiliser tous les moyens pour prolonger ce cycle favorable et faire face à une baisse lente des résultats : M & A, augmentation du levier… Elles dégradent peu à peu leurs bilans et augmentent le risque de l’investisseur obligataire.

 

Même en mettant de côté le secteur de l’énergie, les taux de défaut devraient remonter, les obligations « high yield » étant les premières touchées. En zone euro, l’économie ne repart que depuis un an. Les entreprises restent prudentes, le levier de l’endettement est peu utilisé et il devrait être compensé par une amélioration des résultats. Les taux de défaut, historiquement bas, devraient le rester l’année prochaine.

 

Une situation plus saine en zone euro qu’aux Etats-Unis pour les émetteurs « high yield » et pourtant des rendements (hors secteur de l’énergie aux Etats-Unis) aussi élevés. Une opportunité d’investissement sur le « high yield » euro pour 2016.

 

Benoît Vesco, directeur de la gestion de taux chez Meeschaert Asset Management.

Source : Les Echos