Conséquence logique de taux souverains qui se sont installés durablement autour de 0 % en zone euro, le marché obligataire du « High Yield » (Haut Rendement) continue d’attirer des investisseurs toujours plus nombreux.
La politique monétaire ultra accommodante de la Banque centrale européenne, qui compte parmi ses outils l’achat d’obligations d’émetteurs non financiers Investment Grade, a pesé massivement sur les rendements des titres les mieux notés.
A fin janvier 2020, 88 % de l’Investment Grade Euro présente un rendement inférieur à 1 %. De ce fait, le Haut Rendement devient une classe d’actifs incontournable des allocations obligataires. Après un excellent cru en 2019, qu’attendre de ce compartiment en 2020 ?
Un marché très éloigné de la notion de « Junk Bonds »
Le High Yield rassemble les obligations des émetteurs financiers et non financiers dont la notation des agences est inférieure ou égale à BB+, en opposition à l’Investment Grade qui couvre les émetteurs de AAA à BBB-. Si l’on s’en tient aux seuls indices High Yield, leurs encours a été multiplié par plus de 4 fois en 10 ans, atteignant près de 300 milliards d’euros aujourd’hui. Le dénominateur commun de ces émetteurs est de présenter un endettement plus important que les standards de leur secteur. La taille de bilan, la capacité à générer des flux de trésorerie ou encore la cyclicité de l’activité rentrent aussi en compte dans la notation. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe des émetteurs High Yield sans endettement. C’est le cas de Volvo Car (Ba1 / BB+), dont les flux de trésorerie permettent désormais à la liquidité d’excéder le montant de la dette au bilan.
Le High Yield doit son émergence à la multiplication des émetteurs faisant appel aux marchés obligataires pour financer leur croissance, à l’exemple de Netflix ou Fnac Darty. Soulignons également le développement important du non coté, à travers le succès des stratégies de private equity, qui profite largement au High Yield à travers le financement des LBO : Akzo Nobel Specialty Chemicals et Thomson Reuters/Refinitiv en sont des exemples notables.
Qu’attendre du High Yield en 2020 ?
L’atténuation des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, concrétisée par un premier accord en janvier, a renforcé l’optimisme des marchés ces dernières semaines. Et si l’amélioration des données macroéconomiques n’est pas encore unanime, la résilience des services et les potentiels plans de relance budgétaire pourraient permettre un redressement de l’activité manufacturière. Outre les émergents, plusieurs pays développés en profiteraient, à l’exemple de l’Allemagne. Ce qui devrait soutenir un redressement de la croissance mondiale dans les prochains trimestres.
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