X

Au plus haut de 2016, Wall Street scrute le billet vert et l’or noir

Grâce à la prudence manifestée cette semaine par la Réserve fédérale (Fed), le sinistre début de 2016 est désormais effacé à Wall Street, qui restera influencée par le marché pétrolier tout en se tournant vers les évolutions du dollar.

Lors des cinq dernières séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 2,26 % à 17.602,30 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,99 % à 4.795,65 points.

 

Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,35 % à 2.049,56 points.

A ces niveaux, le Dow Jones et le S&P 500 sont revenus aux niveaux où ils se trouvaient fin décembre 2015 -le Nasdaq a encore un peu de chemin à accomplir-, avant de chuter comme les autres grandes Bourses mondiales face aux inquiétudes sur la chute des cours pétroliers et le ralentissement de l’économie chinoise.

 

« C’est une très bonne nouvelle », a commenté Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. « Cela veut dire que la déprime de janvier et (début) février, ce n’était que le rééquilibrage d’un marché orienté à la hausse, et non le signe d’une récession. Les investisseurs sont redevenus optimistes sur l’économie et les résultats d’entreprises… Prudents, mais optimistes. »

 

Après un mois de rebond, la Bourse de New York a donné quelques signes d’essoufflement en traînant en début de semaine, mais elle s’est relancée à partir de mercredi à la faveur d’une décision de politique monétaire de la Fed, la banque centrale américaine.

« D’habitude, la Fed réserve peu de surprises… Mais cette fois, il faut reconnaître que l’on en a eu une », a rapporté M. Johnson.

 

Non seulement la Fed s’est comme prévu abstenue de relever ses taux d’intérêt mais elle s’est montrée encore plus attentiste qu’attendu en réduisant le rythme auquel elle prévoit de poursuivre le retrait de ce soutien à l’économie cette année.

« Le marché a réagi positivement parce que ce n’était pas une remise en cause de la santé de l’économie américaine, mais de la prudence par rapport aux pays émergents comme la Chine, et à l’Europe », a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

 

 

 

– Statistiques limitées –

 

 

Second grand soutien pour la Bourse, les cours du pétrole, dont Wall Street suit étroitement les mouvements depuis la fin 2015, ont poursuivi leur rebond engagé à la mi-février, en continuant à profiter des spéculations sur un accord de stabilisation de l’offre entre grands producteurs, en vue d’une réunion à la mi-avril.

 

L’or noir « avait été l’un des principaux facteurs de baisse de Wall Street, car les marchés s’inquiétaient des conséquences sur le secteur bancaires des dettes accumulée par les producteurs américains de pétrole de schiste », ce qui est beaucoup moins pressant à presque 40 dollars le baril qu’à guère plus de 25 dollars, a rappelé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Néanmoins, après un rebond de quelque 50 % depuis un gros mois, « les cours du pétrole risquent d’arriver à bout de souffle », a-t-il prévenu, s’attendant à ce qu’un tel coup d’arrêt se reflète en Bourse.

 

Wall Street est d’autant plus exposée aux performances du marché pétrolier que les statistiques seront plutôt rares en Chine, en Europe, comme aux Etats-Unis, même si les investisseurs pourront digérer des chiffres sur l’immobilier, lundi et mercredi, ainsi que sur les commandes de biens durables, jeudi.

 

« Une autre chose très importante, c’est le dollar, qui a baissé assez nettement sur la semaine », a remarqué M. Volokhine, soulignant que les valeurs de l’industrie en avaient particulièrement profité à Wall Street.

 

Le billet vert, dont la faiblesse profite aux multinationales et aux exportateurs américains, a subi le coup de la prudence de la Fed, car si cette attitude est plutôt favorable à la Bourse, elle limite les perspectives du dollar. Certains analystes estiment même que la banque centrale visait sans le dire une baisse de la monnaie américaine.

 

« La semaine prochaine, si le dollar ne reprend pas de la hauteur et si le pétrole reste entre 38 et 40 dollars, on gardera un mélange qui permettra au marché de continuer à monter », a conclu M. Volokhine. « Ce sont les deux piliers. »

 

 

 

 

Source : Boursorama