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Meeschaert crée une association des victimes de Bernard Madoff

Paru sur Boursorama.com

 

(NEWSManagers.com) – Ce mardi 23 juin, le groupe financier Meeschaert, engagé aux côtés des victimes depuis l’éclatement de l’affaire Madoff, a annoncé la constitution d’un groupe de victimes, investisseurs privés et institutionnels, ayant investi directement dans la sicav de droit luxembourgeois Luxalpha. A ce jour, plus d’une dizaine d’investisseurs, représentant une créance supérieure à 50 millions d’euros, ont rejoint l’association ainsi fédérée par Meeschaert. Son objectif est de défendre les intérêts des victimes de la fraude Madoff.

 

L’enjeu est loin d’être anodin. De fait, depuis 2008, Meeschaert a pleinement  » assumé son rôle responsable vis-à-vis de ses clients  » en les indemnisant intégralement en 2009 et 2010 des pertes encourues de leurs investissements dans Luxalpha, précise le groupe financier. Désormais, Meeschaert escompte bien à son tour être indemnisé du préjudice subi en réunissant autour de lui le plus grand nombre d’investisseurs concernés par ce scandale.  » Plus nous aurons de participants représentant des créances importantes, plus nous pourrons faire valoir nos droits auprès des parties prenantes de l’affaire, explique ainsi Cédric Meeschaert, président du groupe Meeschaert. Notre groupe mettra tout en oeuvre pour voir notre créance enfin admise à la liquidation américaine.  »

 

A l’issue du rendez-vous – en cours d’organisation – avec les liquidateurs luxembourgeois pour échanger avec eux sur la façon dont elle peut intervenir dans les démarches vis-à-vis du liquidateur américain, l’association se positionnera dans ses relations tant vis-à-vis des liquidateurs luxembourgeois que du Trustee Irving Picard. Autant d’actions visant à  » récupérer dans le monde entier les retraits effectués selon le mécanisme de ‘clawback’, pour les redistribuer à l’ensemble des créanciers  » , précise Meeschaert qui, dès 2009, avait lancé des actions contre les actifs de Bernard Madoff.

 

Le  » clawback  » est fondé sur un principe de la loi fédérale américaine selon lequel certains retraits d’argent par des créanciers dans des délais spécifiques précédant le dépôt de bilan d’une société doivent être impérativement remis au pot commun, pour redistribution future par le liquidateur (ici, le Trustee Irving Picard) à l’ensemble des créanciers du failli, rappelle Meeschaert. Un mécanisme qui a permis au Trustee Irving Picard de récupérer près de 11 milliards de dollars, soit environ 60% de la perte nette des investisseurs du monde entier. Ce même Trustee a engagé le reversement de ces sommes pour plus de 7 milliards de dollars auprès des investisseurs floués.  » Pourtant, la Sicav Luxalpha – et donc ses investisseurs finaux – ne sont pas encore admis par la loi américaine à ces redistributions  » , note Meeschaert.  » Les liquidateurs luxembourgeois de la Sicav Luxalpha doivent rapidement engager une discussion avec la seule source tangible d’indemnisation des victimes : la liquidation américaine représentée par le Trustee Irving Picard, poursuit Cédric Meeschaert. A ce jour, plusieurs fonds (Herald Lux, Herald offshore, Tremont, Defender Ltd) ont annoncé avoir transigé avec le Trustee Irving Picard pour être admis aux redistributions de la liquidation américaine. La SICAV Luxalpha doit faire partie de ces discussions.  »

 

Pour Meeschaert, la situation est désormais critique alors que le Trustee Irving Picard vient de déposer une demande auprès de la Cour de Justice américaine pour un 6e remboursement intérimaire au profit des victimes de Madoff dont la créance a été reconnue. Ainsi, face à l’urgence, le groupe Meeschaert et plusieurs investisseurs privés et institutionnels se sont donc associés. Ces victimes de l’affaire Madoff souhaitent inciter les liquidateurs luxembourgeois à entamer des négociations constructives avec le Trustee Irving Picard. Elles souhaitent ainsi collaborer avec les liquidateurs luxembourgeois, convaincues que l’indemnisation par le biais de la SICAV Luxalpha reste la meilleure chance de recouvrer une partie significative de la créance.