Sur la semaine, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,09% à à 18.161,19 points mais le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 1,28% à 5.190,10 points. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,69% à 2.126,41 points.

« Il y a un peu de nervosité sur le résultat de l’élection » présidentielle américaine, qui se tiendra le 8 novembre, a résumé Hugh Johnson de Hugh Johnson Advisors.

Dernier exemple en date, la Bourse de New York est subitement passée dans le rouge vendredi après l’annonce de la découverte par le FBI de nouveaux emails de la candidate démocrate Hillary Clinton à l’époque où elle était secrétaire d’Etat (2009-2013).

Plus généralement, la perspective des échéances politiques aux Etats-Unis a empêché les marchés de progresser malgré une série de résultats d’entreprises jugés dans leur ensemble « bien au-dessus des attentes » par Gregori Volokhine de Meeschaert ou encore l’annonce de fusions et acquisitions qui, en temps normal, donnent un coup de fouet aux marchés.

De même, l’accélération de la croissance au troisième trimestre aux Etats-Unis à 2,9%, son rythme d’expansion le plus fort en deux ans, a été en partie éclipsée.

Les conséquences de la relance de l’affaire des courriels de Hillary Clinton sont encore difficiles à mesurer, et les investisseurs font de toute façon preuve de prudence sachant que « personne n’avait prévu que Donald Trump puisse aller aussi loin et pourtant il l’a fait », selon les termes de Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

– Le retour de la Fed –

Jusqu’ici les investisseurs tablaient globalement sur une victoire de Hillary Clinton le 8 novembre, leur favorite car elle symbolise la continuité et une certaine forme de sécurité, et la principale interrogation était la couleur politique du futur Congrès américain.

« On commence à sentir une crainte que les démocrates aient tous les leviers du pouvoir, et que se passe t-il à ce moment là? Une augmentation des régulations, une augmentation des impôts, et ce n’est jamais favorable » aux marchés, estimait Gregori Volokhine.

Nul doute que les investisseurs suivront avec attention les prochains développement de la campagne et pourraient se montrer frileux après l’expérience du « Brexit », quand ils n’avaient pas anticipé le vote des Britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne.

« C’est pour cela que les gérants de portefeuilles ou les fonds spéculatifs n’ont pas pris de positions aussi agressives qu’ils le voudraient », a indiqué Tom Cahill.

Au-delà de la politique, une nouvelle réunion de la banque centrale des Etats-Unis (Réserve fédérale, Fed) mercredi devrait retenir l’attention même si les marchés tablent sur une décision plus tard dans l’année.

« On a à peu près intégré une hausse des taux de la Fed en décembre », a estimé Gregori Volokhine qui s’attendait à trouver une confirmation dans le « langage » de la banque centrale américaine la semaine prochaine.

La publication des chiffres de l’emploi au mois d’octobre vendredi sera observée à travers ce prisme, une trop grave détérioration du marché du travail pouvant empêcher la Fed de procéder à un relèvement des taux.

Parmi les autres indicateurs clefs la semaine prochaine, les marchés seront attentifs aux ventes de voitures en octobre et à l’indice ISM du secteur de l’industrie, tous deux mardi.

La semaine sera encore marquée par les résultats de grandes entreprises, notamment Facebook mercredi.

Un autre facteur susceptible de générer des inquiétudes à la Bourse de New York est le niveau du dollar, qui avait beaucoup augmenté depuis début octobre même s’il a marqué le pas cette semaine.